Le biogaz, le biofioul, les énergies vertes de demain ?

Le biogaz, voici un nom totalement dans l’air du temps, n’est-ce pas? Surtout depuis les dernières lois et règlementations thermiques concernant le chauffage au gaz et au fioul. Mais au juste, qu’est-ce que le biogaz? Comment on le fabrique? Est-ce réellement une énergie d’avenir? Curieux ou simples « eco-friendly », SPE Habitat vous répond ! 

Nouvelle RE 2020, fin du chauffage au gaz et au fioul

Concernant le fioul, c’est une mesure qui s’inscrit dans le cadre de celles proposées par la Convention citoyenne pour le climat: exclure les chaudières fonctionnant au fioul dans les habitations des ménages français dans un avenir proche. Plus précisément :

• Il est interdit d’installer une chaudière au fioul dans les constructions neuves à partir du 1er juillet 2022.

• Il sera interdit d’installer et/ou remplacer un système de chauffage par une chaudière au fioul dans les bâtiments existants à partir du 1er janvier 2022.

Quant au gaz, c’est la Réglementation Environnementale qui l’initie. En effet, l’un des changements les plus importants que comporte le texte concerne le chauffage au gaz et la détermination de chasser cette énergie des logements neufs dès 2021. 

En fait, la RE 2020 veut fixer le seuil maximal d’émissions carbone pour le chauffage dans un logement à 4 kgCO2/m2/an dès son entrée en vigueur (été 2021).

L’objectif du gouvernement reste de supprimer la totalité des chauffages au gaz et au fioul, énergies fossiles, d’ici 2030. Ce qui peut pousser des milliers de ménages français à opter pour les énergies renouvelables et de profiter des aides revues à la hausse. Comme Maprimerénov qui concerne maintenant tous les propriétaires de maison (dont les propriétaires-bailleur) et dont le montant peut atteindre 8 000€ pour l’installation d’une pompe à chaleur. Cette aide est cumulable avec d’autres dispositifs, dont la Prime CEE et d’autres subventions. Ainsi, certains dossiers peuvent atteindre jusqu’à 90% de prise en charge. 

Mais qu'est-ce que le biogaz ?

Le biogaz est une énergie verte obtenue à partir de la fermentation de matières organiques dans un environnement privé d’oxygène. On appelle ce procédé « la méthanisation ». Il se produit de manière naturelle dans la nature (marais, rizière…), et même dans les décharges !

Au tout début, le biogaz était envisagé comme un simple produit issu du traitement des déchets. Mais depuis, le biogaz a révélé tout son potentiel. Il est clairement entré au panthéon des énergies renouvelables, catégorie « biomasse énergie », au côté du solaire, de l’hydroélectricité, de l’éolien et de la géothermie. 

Le biogaz est composé de gaz carbonique inerte, de méthane, de sulfure d’hydrogène, d’eau et d’impuretés diverses. 

Biogaz vs biométhane : le biogaz est un gaz combustible issu d’une réaction biologique comme vu précédemment. Le biométhane, quant à lui, est le biogaz obtenu après une épuration poussée. Cependant, le biométhane est moins performant que le biogaz (seulement 30% de rendement gaz vers l’électricité), plus utilisé comme carburant. 

Le biogaz, pour quelle utilisation ?

Le biogaz peut avoir différents usages. Il peut être valorisé en le brûlant afin de produire de l’électricité et / ou de la chaleur. Concernant l’électricité, une dizaine de centrales en France utilisent le biogaz pour leur production.

Pour ce qui est de la chaleur, le biogaz peut être brûlé pour alimenter des chaudières afin de produire eau chaude ou vapeur, mais également pour chauffer piscines, serres et bâtiments agricoles. 
À condition de procéder à une épuration plus poussée, on peut aussi utiliser le biogaz sous forme de carburant. Transformé en bio méthane appelé bio-GNV – pour gaz naturel pour véhicules – il permet d’alimenter les véhicules fonctionnant au gaz naturel. Ce bio-GNV est une solution beaucoup plus propre que le diesel car il émet moins de CO2 et pas de particules fines.

Une excellente façon de revaloriser nos déchets

Produit à partir de déchets de fermes ou de l’industrie agroalimentaire, le biogaz réduit le volume de déchets, et participe ainsi à leur revalorisation pour la production d’énergie.

Atteindre les objectifs environnementaux

Le biogaz contribue à atteindre les objectifs environnementaux que s’est fixé la France à l’horizon 2030 par le biais de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). L’objectif est de porter la part des énergies renouvelables utilisées dans l’Hexagone à 32 %, et la part de gaz d’origine renouvelable dans la consommation de gaz à 10 %. 

La filière biogaz connait un véritable essor en France depuis plusieurs années, et le recours à cette énergie renouvelable devrait s’intensifier. GRDF avance un chiffre très encourageant : en 2011, une seule usine de méthanisation injectait du gaz vert dans le réseau de gaz naturel en France. Alors qu’en février 2020, on en comptait 114 sur le territoire.

La révolution dans le domaine agricole

La filière agricole génère de nombreux déchets susceptibles de provoquer des dégâts sanitaires, environnementaux, ou des problèmes d’assainissement. Le recyclage de leurs déchets permet ainsi aux agriculteurs de les débarrasser d’un souci ; mais aussi de produire une énergie qu’ils peuvent revendre, et un digestat qu’ils peuvent utiliser pour fertiliser leurs cultures.

Produire son biogaz, est-ce possible ?

Si vous souhaitez produire vous-même du biogaz, c’est possible ! Moyennant l’installation de cuves recevant des déchets organiques, la production de méthane s’opère. Le gaz qui en émane peut ensuite être injecté dans votre propre réseau de gaz pour alimenter une cuisinière ou un  groupe électrogène, par exemple.

Sachez que ce gaz produit par la méthanisation peut être mélangé avec d’autres gaz, mais il ne peut pas constituer 100% de vos ressources. Par ailleurs, les conditions climatiques ont aussi une influence sur le processus de méthanisation, ainsi ce phénomène n’est possible que dans les régions où la température le permet. En somme, si le principe est séduisant pour qui veut produire son propre biogaz, il est encore soumis à de nombreuses contraintes telles que la capacité de production dépendant des conditions météorologiques, l’investissement de départ (installation, taxes, et labels à financer…).

Il n’est donc pas encore envisageable de couvrir 100% des besoins en énergie d’un foyer avec du biogaz domestique dans toute la France, mais cela peut être une bonne solution pour valoriser ses déchets et alimenter une partie de ses équipements pour contribuer à préserver l’environnement !

Quel avenir pour le biofioul et le biogaz ?

Normalement programmé pour 2024, le biofioul F30 devrait voir le jour pour 2023 afin de répondre au décret interdisant le chauffage au fioul dès cette année. Cependant, pour être proposé à la vente, il faudra toute fois l’aval du Minsitère de la Transition Ecologique. Ce qui n’est pas la cas actuellement. La FF3C espère obtenir cette autorisation d’ici les prochains mois. 

Le biofioul permet donc de ne pas remplacer sa chaudière au fioul existante. Cependant, il ne permettra aucune économies, au contraire. Contrairement à une pompe à chaleur qui est très économique. Certes installer une pompe à chaleur a un coût, cependant les aides actuelles permettent de réduire considérablement ce coût d’installation. De plus, la pompe à chaleur utilise votre circuit d’eau existant lorsque vous chauffez au fioul ou au gaz, la main d’oeuvre est donc moins importante. Le gouvernement annonce jusqu’à 75% d’économies d’énergie après l’installation d’une Pompe à chaleur .

Autre élément à prendre en compte : les taxes. Sans exonération sur la partie EMAG de Colza de la part du gouvernement, le biofioul F30 pourrait coûter entre 7 à 13 centimes de plus que le fioul actuel.  Pour des raisons de logistique, le F20 et F40 sont repoussés à 2024. L’objectif étant d’arriver au F100 en 2028. 

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